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26ème dimanche du temps ordinaire

Abbé Jean Compazieu | 17 septembre 2022

Malheureux, êtes-vous les riches !

 

 

Homélie
Textes bibliques : Lire
La liturgie de ce dimanche nous fait entendre la voix du prophète Amos. Le prophète c’est quelqu’un qui parle de la part de Dieu. Sa mission n’est pas d’enfoncer le pécheur dans son mal mais de l’appeler à se convertir. Amos se montre implacable envers la société corrompue de son temps. Il critique d’une manière virulente l’exploitation des pauvres par les riches et les puissants. Quand le droit et la justice sont bafoués, le pays court à sa perte.

Ces paroles très dures sont pourtant celles d’un amour qui ne veut que le bonheur de son peuple. Mais quand on aime, on se met parfois en colère. Dieu ne supporte pas qu’une petite minorité s’enrichisse au détriment des plus pauvres. Si Amos revenait, il dénoncerait tout ce gaspillage qui est une gifle tous ceux et celles qui n’ont pas de quoi survivre. Dans son encyclique “Laudato si”, le pape François nous invite tous à une véritable conversion.

C’est aussi l’appel que nous retrouvons dans l’Évangile de ce dimanche : il nous montre un homme riche qui fait bombance tous les jours. Cet homme ignore le pauvre Lazare qui reste couché devant son portail. Dieu ne peut pas tolérer cette situation dramatique. Il a créé le monde pour que tous les hommes y vivent ensemble en frères. Il nous invite à partager les biens qu’il a créés en abondance. Il ne supporte pas qu’une infime minorité possède plus de la moitié des richesses globales.

Entendons-nous bien : la richesse n’est pas nécessairement mauvaise. Mais elle peut nous entrainer au péché quand elle nous rend sourds et aveugles. Les nouveaux pauvres sont de plus en plus nombreux dans nos villes mais aussi dans nos campagnes. Ils ont besoin d’une aide matérielle, oui, bien sûr. Mais ils attendent surtout que nous les regardions et que nous leur parlions.

Le péché du riche c’est qu’il n’a pas vu. Ses richesses lui ont fermé les yeux, bouché les oreilles et fermé le cœur. C’est absolument dramatique parce que c’est son avenir éternel qui est en jeu : il n’y aura pas de séance de rattrapage ; il verra plus clair parce que la mort lui aura enlevé toutes les richesses qui l’aveuglaient ; ce jour-là, il ne pourra plus repartir à zéro. L’Évangile nous parle d’un grand abîme entre lui et Lazare ; cet abîme infranchissable, c’est lui, le riche, qui l’a creusé. Cette solitude dans laquelle il se trouve, c’est lui qui l’a organisée. Il s’y est complètement enfermé. Maintenant, personne ne peut rien pour lui.

Il nous faut recevoir cet Évangile comme un appel pressant à nous convertir. Le Seigneur compte sur nous pour que nous ouvrions nos yeux, nos oreilles et surtout notre cœur à tous ceux et celles qui souffrent de la précarité, du mépris et de l’exclusion. Nous ne devons pas attendre qu’une apparition vienne nous dire qui est Lazare et où le trouver : il est à notre porte, même s’il habite au bout du monde. Si nous ne le voyons pas, c’est que nous sommes aveuglés. Il devient urgent de combler les ravins d’indifférence, de raboter les montagnes de préjugés et d’abattre les murs d’égoïsme.

La grande priorité c’est de construire des ponts, de tracer des routes et d’aller à la rencontre des autres. Le Christ est là pour nous accompagner car il sait bien que c’est au-dessus de nos forces personnelles. Sa grande mission a été de réconcilier les hommes avec le Père mais aussi entre eux. Il nous veut unis à lui et entre nous. C’est le grand commandement qu’il nous laisse : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés” (autant que je vous ai aimés). Nous n’aurons jamais fini de nous ajuster à son regard d’amour sur les personnes qui nous entourent. C’est pour tous que le Christ a livré son corps et versé son sang.

Dans la seconde lecture, saint Paul nous dit que nous serons jugés sur nos actes. À travers son disciple Timothée, c’est aussi à chacun de nous qu’il s’adresse. Il nous invite à garder le commandement du Seigneur. Il s’agit pour nous de vivre “dans la foi et dans l’amour, la persévérance et la douceur”. Les disciples sont appelés à mener “le bon combat” et à “s’emparer de la Vie Éternelle”. Le Royaume divin à venir est déjà dans ce combat.

L’Eucharistie qui nous rassemble nous annonce un monde où il n’y aura plus de pauvres. Dans ce monde nouveau, tous, riches et pauvres se retrouveront à la même table ; ils partageront ce qu’ils possèdent. Personne n’y manquera du nécessaire. Tous auront assez pour entrer dans la fête. Le monde que l’Eucharistie annonce c’est celui-là même que le Christ est venu instaurer. Rendons-lui grâce et ÉCOUTONS-LE.

Télécharger : 26ème-dimanche-du-Temps-ordinaire

Sources : Revue Feu Nouveau – Célébrons dimanche (Assemblée de la Parole année C) – Paroles pour la route (Jean Yves Garneau) – Heureuse faiblesse (André Louf) – Dossiers personnel.

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abime, Pauvre, riche, voir
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Un commentaire pour “26ème dimanche du temps ordinaire”

  1. Nguyen The Cuong dit :
    19 septembre 2022 à 6:17

    De tout temps, entre riches et pauvres, le fossé se creuse. À l’ère de l’information à grande échelle, au vu de ce qui se passe actuellement dans le monde, cet écart saute aux yeux : il est vraiment béant ! L’inégalité financière et sociale s’expose sans pudeur au grand jour. L’Évangile de ce dimanche aborde avec une grande clarté ce sujet sensible : « Il y avait un homme riche et un pauvre ! » (Lc 16:19-31) Les deux personnages de la parabole ne sont séparés que par un portail. Ils sont presque côte-à-côte et pourtant, un abîme s’interpose entre eux. L’opulence d’un riche et la détresse d’un miséreux s’affichent froidement aux yeux de tous. L’image implacable d’une société individualiste et égoïste. Deux mondes à part ! Le citoyen lambda aux poches bien remplies et le pauvre cherchant péniblement à se nourrir. Chacun son petit coin de vie, dans une totale indifférence l’un pour l’autre !
    Oh oui, la fracture sociale reste toujours un sujet d’actualité ! À travers la parabole de ‘l’homme riche et Lazare’, Jésus nous dépeint le mur invisible qui sépare deux mondes parfois très proches. Et ce qui est étonnant dans cette parabole, c’est qu’elle n’évoque aucune interaction directe entre les deux personnages. Le riche ‘faisait chaque jour des festins somptueux’ et le pauvre Lazare ‘aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table’. L’homme riche n’est pas accusé d’exploiter Lazare. Simplement, il ne l’a pas vu ! Ces deux hommes vivent tout bonnement l’un à côté de l’autre et s’ignorent. Sans méchanceté ni jalousie… Dans la parabole, Jésus ne dénonce pas la fortune de l’homme riche mais son indifférence. Cette attitude le rend imperméable aux malheurs du pauvre couché devant son portail. C’est le comportement d’un égoïste fermé sur lui-même qui est mis en cause. L’abondance l’a rendu aveugle. Son tort, c’est de s’emmurer dans le confort, si bien qu’il ne voit pas le miséreux couvert de plaies qui se meurt devant sa porte. Il vit dans sa bulle et reste insensible à la misère d’autrui tout au long de son existence. Riches et pauvres, la fracture est profonde entre ces deux morceaux de société. La richesse insolente des uns et la misère insoutenable des autres. Certains gagnent chaque jour ce que d’autres perçoivent en une ou plusieurs années de travail. L’exhibition ostentatoire des fortunés et la détresse insoutenable des indigents fragmentent notre société. Le luxe côtoie la misère ! En pleine crise économique comme en ce moment, le dénuement se tient juste au seuil de notre porte !
    Qui de nous n’a pas croisé sur son chemin une personne dans la misère, au regard hagard ? Un parcours de vie abîmé, un destin brisé sous les regards indifférents des passants. Nous sommes tellement habitués au spectacle que nous finissons par le regarder de loin, de très loin… en tout cas d’assez loin pour ne pas en être dérangés ! Pourtant nous savons fort bien que cette inertie nous accuse. Nous vivons les uns à côté des autres en ignorant la détresse humaine très proche de nous. L’individualisme reste encore très vivace. Dans nos grandes villes, on ignore même le décès d’un voisin. On peut habiter le même palier d’immeuble sans se connaître ou se rencontrer. Un constat bien pessimiste ! À travers la parabole, Jésus dénonce l’aveuglement de ceux qui font fi du prochain en situation de détresse. Il nous montre le fossé qu’il faut combler au plus vite avant qu’il ne soit trop tard. Face à cette précarité, nous sommes portés à croire que nous ne pouvons pas apporter soulagement à toutes les souffrances du monde. Certes, mais il s’agit de partage. Saint Paul nous exhorte : « Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. » (2 Cor 8:13) Avec le peu que nous possédons, partageons-le aux autres et le miracle s’accomplira. Comme dans l’exemple du petit garçon qui offre à Jésus ‘les cinq pains et les deux poissons’ pour nourrir la foule (Luc 9:12-14). « Ce qui compte ce n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on donne. » (Mère Teresa) Le cœur sur la main !
    À plusieurs reprises, le pape François cite cette fameuse phrase de saint Jean de la Croix : « Au soir de cette vie, nous serons jugés sur l’amour. » Et il ajoute : « Ce mendiant, ce nécessiteux qui tend la main est Jésus. Ce malade que je dois visiter, c’est Jésus. Ce prisonnier est Jésus. Cet affamé est Jésus. Pensons à cela. » Rappelant ainsi la Parole de Dieu au jour du jugement : « Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. […] Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. » (Mt 25:42-45)

    Nguyễn Thế Cường Jacques

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